Mon frère ne prie pas, vit dans l’illicite complet, dois-je lui donner sa part de l'héritage ou non ?

6-10-2025 | IslamWeb

Question:

As salamou aleykom, Ma question concerne l'héritage. Nos défunts parents nous ont laissé une maison en Algérie . J'ai décidé de racheter la part de mes frères et sœurs sauf que l'un parmi eux ne prie pas, ne jeûne pas, consomme l'illicite (boissons alcoolisées, viande de porcs) et est en couple avec une non musulmane, ses enfants sont baptisés à l'église et veux être incinérés à sa mort. Dois-je lui donner sa part de l'héritage ou non ? Baarakallahou fikom

Réponse:

Louange à Allah et que la paix et la bénédiction soient sur Son Prophète et Messager, Mohammed, ainsi que sur sa famille et ses Compagnons :

Nous disons, pour commencer, qu’il ne fait aucun doute que ton frère se trouve dans une situation spirituelle très grave. Il lui incombe de se repentir sincèrement auprès d’Allah, exalté soit-Il, de ses fautes, notamment l’abandon de la prière et du jeûne, la consommation d’alcool et de viande de porc — autant de grands péchés (kabâ’ir).
L’abandon de la prière, en particulier, a été qualifié par le Prophète () de mécréance (kufr), bien que les juristes aient divergé quant à savoir s’il s’agit d’un kufr majeur (qui fait sortir de l’islam) ou d’un kufr mineur (sans sortie de la foi). Quoi qu’il en soit, ton frère court un grave danger de tomber dans la mécréance majeure, qu’Allah nous en préserve.
Cependant, ce que tu as rapporté à son sujet ne suffit pas à le déclarer apostat de manière certaine. Le principe de base demeure qu’il est musulman, tant qu’aucune preuve évidente et irréfutable de son apostasie n’est établie. En conséquence, il a droit à sa part d’héritage et peut la recevoir, sauf s’il est établi de façon claire, sans possibilité d’ignorance ni d’interprétation, qu’il a renié l’islam — par exemple, s’il affirme expressément ne plus croire en l’islam, ou s’il rejette une obligation fondamentale (comme la prière) ou nie un interdit catégorique (comme l’interdiction du vin ou du porc), ou encore nie la résurrection après la mort. Un tel reniement, venant d’une personne instruite de ces principes essentiels, constitue bien une apostasie.
S’il est donc établi qu’il a apostasié, deux cas se présentent :
1. S’il a apostasié avant le décès de votre père, il n’a aucun droit sur l’héritage, car le fils mécréant n’hérite pas de son père musulman, selon le consensus des savants.
Le Prophète () a dit :
«Le musulman n’hérite pas du mécréant, et le mécréant n’hérite pas du musulman. »
(Hadith unanimement authentique, rapporté par Al-Boukhari et Mouslim)
Il est mentionné dans l’Encyclopédie juridique koweïtienne :
« Le mécréant n’hérite pas du musulman, selon l’unanimité des savants. »
Par conséquent, s’il est prouvé qu’il était apostat avant le décès de votre père, ne lui donnez rien de la succession et ne le laissez pas y accéder.
2. S’il a apostasié après le décès de votre père, l’héritage est alors partagé entre tous les héritiers, y compris lui, car au moment du décès du père, il était encore musulman. La succession lui est donc déjà transmise légalement, puisque la propriété des biens successoraux passe aux héritiers dès la mort du défunt. Il devient ainsi propriétaire de sa part, qu’il est en droit de recevoir.
Dans tous les cas, vous devez persévérer dans le conseil et l’exhortation, en lui rappelant Allah, exalté soit-Il, dans l’espoir qu’il se repente et revienne à la foi.

Et Allah sait mieux.

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